04/04/2015
L'activité du chercheur
29 mai 2015
A l'IUT Robert Schuman d'Illkirch
Le chercheur… fait de la recherche : mais que fait-il, au juste ?
Il ne s’agit pas de réfléchir à l’identité du chercheur ni à ce qu’il produit, ni de se pencher sur ses états d’âme et ses aspirations profondes ; simplement, il s’agit d’analyser l’activité du chercheur et, pour cela, s’intéresser à la recherche comme activité particulière et néanmoins activité comme toutes les autres activités.
L’analyse de l’activité a acquis aujourd’hui une importance cruciale dans les sciences humaines et sociales, quelle que soit la discipline, que l’on préfère parler de travail ou plutôt d’activité. C’est une démarche d’interrogation et de problématisation décisive pour comprendre ce qui constitue son efficacité et, simultanément, en fait une démarche d’apprentissage.
Nourrie de notre expérience de l’analyse de l’activité de nombreux professionnels, cette rencontre est l’occasion pour nous, membres d’une équipe du LISEC à l’initiative de cette journée, de tourner nos outils d’analyse et notre démarche vers les professionnels de la recherche ; pour confronter notre analyse et ses instruments à celles et ceux qui exercent cette activité. En réalité, la diversité entre les activités est immense : suivant les disciplines et suivant les terrains, les méthodologies pratiquées et les rôles exercés. Nous chercherons à identifier ce qui distingue la recherche des autres activités, mais également beaucoup d’autres choses qui font que, derrière cette évidente spécificité, cette activité de recherche n’est peut-être pas si différente des autres.
Entrer par l’activité, c’est chercher à comprendre comment le chercheur se « débrouille » avec les contraintes pesant sur cette activité, comment il comprend, par ses actes mêmes, les attentes explicites et implicites de l’institution ; c’est chercher à savoir ce qui fait la valeur de ce travail, ce qui pose à nouveaux frais la question de l’utilité sociale des sciences, leurs usages sociaux et leur positionnement dans le « régime de vérité » propre à notre temps ; c’est également tenter d’identifier le travail de conceptualisation de cette activité, différent de son activité scientifique mais générateur d’apprentissages et de découvertes ; c’est enfin comprendre comment l’activité du chercheur entre en résonance avec l’activité d’autres professionnels pour produire des résultats et du sens.
Bibliographie sélective
Barbier, J.M. & Durand, M. (2003). L’activité : un intégrateur pour les sciences sociales ?, Recherche et formation, 42, 99-117.
Bourdieu, P. (1993). Comprendre, In La misère du monde (pp.1389-1424), Paris, Seuil, 2ème éd.
Dubar, C. (2003). Les défis de l’interdisciplinarité, Travail & Emploi, 94, 85-88.
Efros, D. (2008). Sociologie et approche ergologique des activités de travail : quelles pratiques de connaissance des réalités sociales, Ergologia, 0, 39-75.
Lefebvre, M. (coord) (2013). Dossier : l’infra-ordinaire de la recherche, Sciences de la société, 89, PUM.
Loison, A. (2014). Enseigner dans l’enseignement supérieur : les difficultés du métier, Travail et Apprentissages, 13, 34-50.
Schwartz, Y. (1997). Les ingrédients de la compétence, Education permanente, 133, 9-34.
Yvon, F. & Durand, M. (eds) (2012). Réconcilier recherche et formation par l’analyse de l’activité, Bruxelles, De Boeck.
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