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31/01/2013

Le genre à l'étude ! Les termes et les formes de l'expérience étudiante

le 22 mars 2013/IUT Robert Schuman de Strasbourg

 

Sous l’impulsion de Sophie Kennel, Chargée de mission, « Ascenseur social et réussite », nous avions consacré l’édition 2010 à une réflexion sur l’articulation entre ascension sociale et réussite des étudiants[1]. Dans cette nouvelle édition, nous poursuivrons ce travail en nous intéressant davantage à la façon dont les étudiants de divers horizons sociaux, générationnels, géographiques et culturels, choisissent une formation, se pensent en tant qu’étudiants et vivent leurs études, des questions que nous aimerions réexaminer au prisme du genre.

Au tournant des années 2000, des recherches explorent les différentes dimensions de l’expérience étudiante. Dans Le métier d’étudiant : l’entrée dans la vie universitaire (Paris : PUF, 1997), Alain Coulon examine la transition du lycée à l’université et le processus d’affiliation, c’est-à-dire les apprentissages institutionnels et intellectuels nécessaires à l’acquisition progressive d’un nouveau statut social. Un an plus tard, dans Les nouveaux étudiants, un groupe social en mutation (Paris : Armand Colin, 1998), Valérie Erlich proposait de développer une réflexion sur les étudiants à partir des différents temps de la vie étudiante. Puis Mathias Millet dans Les Etudiants et le travail universitaire (Lyon : PUL, 2003) comparait le rapport des étudiants de différentes disciplines au travail universitaire. Plus récemment, Aziz Jellab interrogeait dans Les Etudiants en quête d’université (2009), l’importance d’un projet professionnel dans la réussite d’un étudiant. Ces recherches n’accordent pas toutes la même importance à la variable des sexes et au genre dans la façon qu’elles ont d’analyser le rapport des étudiants à l’enseignement supérieur, ni ne voient le genre opérer de la même façon. Comment penser l’articulation entre le sexe, la condition sociale, l’âge ou l’origine géographique dans le parcours des étudiant-e-s ? Si les filles réussissent de mieux en mieux à l’université, quels sont les enjeux d’une réflexion sur la dimension genrée du rapport aux études.

Nous convierons, dans un premier temps, des chercheurs à mettre en relief les dimensions sexuées et genrées du rapport que les étudiants entretiennent avec les études et l’institution et de la façon dont ils ou elles se définissent. Comment des étudiants et des étudiantes choisissent-ils une formation plutôt qu’une autre ? Les étudiants et les étudiantes abordent-ils le travail universitaire de la même façon, en ont-ils la même conception ? Comment le prisme du genre transforme-t-il la compréhension que nous avions des dimensions et des temps de l’expérience étudiante ? Dans un deuxième temps, nous poserons la question de la « professionnalisation » devenue l’un des « mots d’ordre » au nom duquel de nombreux dispositifs sont mis en place par le biais d’institutions, de rapports et de réformes (Pinto 2008)[2]. Comment une perspective genre nous permet-elle de revisiter les questions liées à la professionnalisation dans l’enseignement supérieur (renouvellement de l’offre, enjeux del’insertion professionnelle, partenariats avec les milieux professionnels, etc.) et les actions menées ? Dans ce cadre, nous inviterons des professionnels à commenter diverses initiatives lancées pour la mixité et la diversité dont l’objectif est la réussite des étudiants.


 


[1] Patricia Caillé, Sophie Kennel et Louis Mathiot (dir.), Ascension sociale et réussite des étudiants : Quelles mobilités ?, Strasbourg, IUT Robert Schuman, 2011.

[2] Vanessa Pinto, « ‘Démocratisation’ et ‘professionnalisation’ de l’enseignement supérieur », Mouvements 55 (sept-oct. 2008)

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